A chacun son palace

Publié le par berteauontheroad

P1070256Après la ville et la pollution, un peu de campagne était bienvenue. Direction la région de Chettinad. Nous croisons des dizaines de charrettes à bœuf chargées de sable. Ils vont draguer le lit de la rivière à sec pendant la saison sèche. Puis des centaines de camions le transportent dans toute l’Inde. Le Tamil Nadu est plus pauvre que le Kerala et nous voyons pour la première fois des bidonvilles dans les faubourgs de Madurai puis des campements à l’extérieur. Les cultures semblent moins structurées : quelques rizières, des champs de canne, anacardiers… Les maisons sont en torchis et recouvertes de feuilles de palme. Quand nous nous arrêtons faire des photos, un attroupement se crée autour de nous. Impossible de prendre en photo les gens dans les champs : ils s’arrêtent de travailler et nous font leur plus belle pose. Leur accueil est toujours formidable. Dés qu’ils baragouinent trois mos d’anglais, ils nous demandent nos prénoms, d’où venons-nous, combien de temps nous restons et si nous aimons l’Inde. Nous adorons surtout sa population. Le village de Kanadukathan est désert, pas une voiture dans les rues, que quelques chèvres. Ce village a été construit par les Chettiars, une caste de riches commerçants, banquiers ayant fait fortune en Asie de sud-est (essentiellement au Sri-Lanka et en Birmanie). Ils sont revenus dans leur région d’origine pour y faire construire de superbes demeures colorées. La plupart sont à l’abandon aujourd’hui, deux ont été transformé en hotel de luxe. Ils sont complets tant pis pour nous ! En plus nous apprenons qu’une équipe de la télévision française est en train de tourner un reportage sur la région et ils occupent le dernier hôtel. Nous passons l’après midi à déambuler dans le village en compagnie des chèvres. Nous ne croisons personne. Impossible de visiter un de ses beaux palais à part celui qui a été transformé en hôtel. Beaucoup sont fermés et sont délabrés. Dés qu’une porte est ouverte, nous lançons des coups d’œil à l’intérieur. Et nous finissons par croiser un regard qui semble nous faire signe. Nous demandons si nous pouvons entrer et visiter. La persP1070259onne qui ne parle pas anglais semble acquiescer. A l’intérieur de cet ancien palais vivent plusieurs familles. C’est une succession de cours intérieures autour desquelles sont disposées les différentes pièces de vie, les chambres autour de la première, cuisine et garde-manger autour de la seconde et réservoirs d’eau et lingerie autour de la troisième.

En fin d’après-midi nous visitons le fort de TIRUMAYAN qui nous offre une belle vue sur la campagne environnante du haut de ses remparts. Encore une fois, nous sommes les seuls touristes et les indiens nous harcèlent afin de faire des photos avec eux. Paulo qui ne rechigne jamais et leur réserve son plus sourire commence à en avoir assez… Le soir, fatigués nous n’avons pas envie d’aller jusqu’à Thanjavur (plus d’une heure trente de route) et nous nous arrêtons dans une petite ville pour y chercher un toit pour la nuit. Et là nous regrettons vite que les palaces soient complets, nous n’avons jamais visités autant d’endroits sales et glauques de toute notre vie… Nous nous rabattons sur le seul hôtel « de luxe » de la ville : entrée en marbre, ascenseur, portier…. Et une chambre insalubre où grouillaient Oscar le cafard, sa famille et tous leurs potes !

 

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