Pointe Sud

Bonjour de Kanyakumari, ou en français cap Cormorin. Nous sommes à l’extrême sud de l’Inde où se rejoignent la mer arabique, l’océan indien et le golfe du Bengale. Rien à voir d’extraordinaire à part un temple sur un rocher au milieu de l’océan. Mais en ce moment, des milliers de pélerins finissent ici leur voyage. Depuis une semaine, nous croisons le long des routes des pélerins, habillés en noir et le plus souvent d’un simple pagne, pieds et torse nus avec pour tout bagage une couverture sur la tête. Tous marchant des kilomètres (des centaines pour certains) pour se rendre dans un temple du Kerala. Ce sont en grande majorité des hommes (95%), quelques enfants et petites filles de moins de 10 ans ou femmes de plus de 50 ans (qui ne sont pas ou plus en âge de procréer). Donc ce week end ils sont tous ici, des centaines, des milliers d’indiens… Tous les hôtels sont complets, les rues grouillent de partout, et les klaxons résonnent sans discontinu…. Nous avons pris un grand bain de foule et suivi pas à pas leur pèlerinage dans le dernier temple. Nous avons fait la queue pour prendre le bateau, fait la queue pour acheter les tickets d’entrée, fait la queue pour voir une empreinte de pied dans la roche (Vishnu ou Shiva, je ne sais déjà plus), bref on a fait comme des centaines d’indiens aujourd’hui et nous étions les seuls étrangers.

Le lendemain départ pour Madurai. Nous avons mis presqu’une heure pour sortir de la ville toujours encombrée des bus de nos pèlerins.  Nous prenons pour la première fois l’autoroute, enfin ce que les indiens appellent autoroute. La route est bitumée et elle est dans l’ensemble assez belle avec deux fois deux voies et même un péage. En cela, elle ressemble beaucoup aux autoroutes françaises mais la comparaison s’arrête là. On y trouve de tout : des véhicules à moteur de toute sorte : tuk tuk, mobylettes, tracteurs et même des moissoneuses-batteuses… des véhicules sans moteur : des vélos, des charrettes tirées par des bœufs…et des animaux qui traversent sans regarder : chiens, vaches et chèvres sans parler des piétons !!! Nous avons quand même poussé des petites pointes à 100kms/h. Madurai est une grande ville et là, pour la première fois depuis notre arrivée en Inde, nous voyons la crasse, la saleté, les ordures et déjections partout. Peu de rues sont bitumées et la poussière vole partout. Les vaches s’y promènent tranquillement. Nous passons presqu’une heure à chercher un hôtel, pas qu’ils soient complets mais soit trop chers soit dégueulasses.(voir les deux) Nous en trouvons un propre mais sans fenêtre, ce qui n’est pas rare en Inde (je parle du sans fenêtre bien sûr). Puis visite du temple : le truc à voir à Madurai. Et là : rien. Aucune émotion et pourtant des temples nous en avons vu, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge jusqu’à en avoir une overdose. Mais celui-ci qui parait-il est un must, nous n’y voyons pas grand chose si ce n’est la grande ferveur des indiens qui passent des heures à faire la queue pour prier. Architecturalement, les temples hindous sont presque tous identiques : ils sont entourés de grands murs d’enceinte rayés blanc et rouge. Ensuite nous avons du mal à comprendre leur religion tant il y a de divinités. Le soir repas végétarien, il faut dire que la majorité (85%) des indiens sont végétariens donc il n’est pas toujours facile de trouver un restaurant qui sert de la viande. Nous mangeons souvent des thalis servis sur une feuille de bananier en guise d’assiette. Ils sont composés de riz avec un curry de légumes et toutes les petites sauces épicées qui vont bien avec…  Pas de fourchette, nous mangeons avec nos doigts. Disons le tout de suite, ce n’est pas le repas préféré de Paul-Elian… Mais il aime bien tous les petits pains (nans, chappattis, parotas) qui accompagnent et certains (dosa) sont fourrés. Ce n’est pas encore en Inde que nous maigrirons !